jeudi 1 avril 2010

surpoids et génétique

articles en complément d'information

sciences et avenir

Une nouvelle cause génétique d’obésité sévère a été identifiée par une équipe internationale de chercheurs. La perte d’une partie du chromosome 16 serait ainsi responsable d’environ 0,7% des cas d’obésité morbide.


http://www.medicopedia.net/Schemas/ADN_au_chromosome.gif



Les travaux publiés aujourd’hui dans la revue Nature par une équipe de chercheurs français, suisses ou britanniques confirment que l’obésité sévère peut avoir une cause génétique rare, un peu comme une maladie orpheline. Ils montrent aussi que ces causes sont parfois communes à l’obésité et à des pathologies neurologiques et psychiatriques.
L’équipe coordonnée par Philippe Froguel, chercheur au CNRS (Université Lille 2/Institut Pasteur de Lille) et à l’Imperial College London (GB), a mis en évidence un lien entre l’absence d’une partie du chromosome 16 et la survenue d’une obésité dite morbide, correspondant à un indice de masse corporel supérieur à 40 kg/m2.

Cette anomalie génétique, appelée microdélétion, a d’abord été identifiée par une équipe suisse (CHUV, Lausanne) chez une trentaine de patients souffrant d’obésité et de retard dans les apprentissages scolaires. La recherche a été étendue à huit cohortes européennes regroupant plus de 16.000 personnes. Dix-neuf personnes porteuses de cette délétion sur le chromosome 16 et atteinte d’obésité morbide ont été identifiées. En revanche cette microdélétion, qui implique la perte d’une trentaine de gènes, n’a été retrouvée chez aucune personne ayant un poids normal.

La perte de cette petite partie d’ADN augmente de 5000% le risque d’obésité sévère chez les personnes qui en sont porteuses (le risque est multiplié par 50). La délétion est transmissible. Jusqu’à présent les variantes génétiques identifiées dans la survenue de l’obésité ont un impact plus modeste, de 10 à 50% par gène, soulignent les chercheurs du CNRS.

Les chercheurs doivent encore déterminer le rôle de ces 31 gènes manquants dans l’obésité. De précédents travaux ont suggéré que certains étaient impliqués dans des pathologies psychiatriques comme l’autisme et la schizophrénie, ou des retards de développement.

http://www.elfe-asso.fr/images/medical/genetique/chromosome_gene.jpg


Ce n’est pas la première fois que des pertes de gènes sur le chromosome 16 sont liées à l’obésité. Une étude britannique publiée en décembre dernier soulignait ainsi le rôle du gène, SH2B1, important pour la régulation des niveaux de sucres dans le sang, absent chez des enfants obèses

L’obésité demeure une maladie aux origines et aux causes multiples. Les changements de mode de vie, la sédentarité conjuguée à une nourriture trop riche en graisses et en sucres, expliquent l’augmentation importante de l’obésité dans les pays développés. Cependant connaître les facteurs génétiques qui favorisent l’obésité morbide chez certaines personnes permettra d’améliorer leur prise en charge médicale, souligne les chercheurs.

C.D.
Sciences-et-Avenir.com
04/02/10

2) 07/12/09sciences et avenir

Un nouveau facteur génétique a été découvert chez des enfants obèses: il ne s’agit pas d’une variation sur un gène mais de la perte de certaines sections de l’ADN sur le génome.

En étudiant le génome de 300 enfants souffrant d’une obésité sévère, les chercheurs britanniques ont découvert une cause génétique à cette maladie. Elle est liée au nombre de copies d’un gène -ou de plusieurs gènes- dans le génome. Ce nombre peut varier d’un individu à un autre, soit par la perte soit par la duplication de sections de l’ADN.

http://www.netenviesdebebes.com/images/adn.gif





En l’occurrence, l’équipe du Dr Sadaf Farooqi (University of Cambridge) et du Dr Matt Hurles (Wellcome Trust Sanger Institute) a découvert que des morceaux d’ADN manquaient chez les enfants obèses, comparés au génome de 7.000 autres enfants d’un poids normal.

Les pertes les plus fréquentes se situent sur le chromosome 16, précisent les chercheurs, qui publient leurs travaux dans la revue Nature (AOP 6 décembre 09). En particulier sur un gène, SH2B1, qui joue un rôle majeur dans la régulation des niveaux de sucres dans le sang. Les enfants touchés par cette variation génétique ont une envie de manger irrépressible et prennent beaucoup de poids très tôt dans leur vie.

L’obésité est une maladie complexe où les facteurs environnementaux (nutrition, exercice physique…) jouent un rôle de premier plan. Ce sont eux qui expliquent l’épidémie actuelle d’obésité dans les pays riches. Cependant l’environnement rencontre aussi des terrains génétiques particuliers qui facilitent la prise de poids chez certains.

Le Dr Farooqi et ses collègues espèrent que leur étude permettra de mieux appréhendera cette maladie, sans stigmatiser les personnes touchées par l’obésité sévère. En l’occurrence, parmi les enfants volontaires pour l’étude, quatre avaient été retirés de leur famille par les services sociaux, qui estimaient que ces enfants étaient trop nourris et que cela était assimilable à un mauvais traitement. Les résultats de l’étude ont permis à deux enfants de retrouver leur famille, tandis que pour les deux autres les dossiers sont réexaminés.

C.D.
Sciences-et-Avenir.com

07/12/09
http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/sante/20091207.OBS9914/des_genes_en_moins_pour_des_kilos_en_plus.html

http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/20100204.OBS5851/une_cause_genetique_dobesite_severe_identifiee.html

sources illustrations

http://www.elfe-asso.fr/images/medical/genetique/chromosome_gene.jpghttp://www.medicopedia.net/Schemas/ADN_au_chromosome.gif

1 commentaire:

Unknown a dit…

Fichage ADN généralisé des nouveaux-nés: Gattaca über alles ?

C'est la question-débat vue sur Pnyx.com: http://www.pnyx.com/fr_fr/poll/622

Après les USA, quelle sera l'évolution, en Europe, dans le monde, de ces tests et du fichage de leurs résultats: limité aux facteurs à risque, au dépistage systématique de maladies génétiques ou des dérives eugénistes de sélection du code ?